La Côte d’Ivoire a validé son rapport sur l’état de l’environnement marin
Le rapport a été validé lors d'un atelier de deux jours à Grand-Bassam.
Les 28 et 29 septembre 2020, l’atelier de validation du rapport sur l’état de l’environnement marin (REEM) de la Côte d’Ivoire a eu lieu à Grand-Bassam, à l’hôtel NSA. L’atelier a été organisé conjointement par le projet de Gestion intégrée de la zone marine et côtière d’Abidjan à Assinie (GIAMAA) et par le Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières d’Afrique de l’Ouest (WACA ResIP) de la Côte d’Ivoire.
L’objectif général de l’atelier était de présenter le REEM pour validation par les administrations publiques, le secteur privé impliqué dans l’environnement marin et côtier de la Côte d’Ivoire, ainsi que par les organisations de la société civile. L’atelier fait suite aux ateliers consultatifs de pré-validation tenus la semaine précédente à Assinie et San Pedro, les 21-22 et 24-25 septembre respectivement, au cours desquels certaines des précieuses recommandations ont été prises en compte dans la version finale du REEM, afin de refléter les préoccupations et les réalités nationales.
Dans son discours d’ouverture de l’atelier de validation à Grand-Bassam, le colonel Martin Dibi Niagne, directeur du Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) a déclaré : « L’objectif de cette initiative est de disposer d’un document qui reflète véritablement l’état de l’environnement marin et côtier de la Côte d’Ivoire afin de guider la prise de décision. […] Nous sommes donc invités au cours de cet atelier à analyser le rapport sur l’état du milieu marin de la Côte d’Ivoire, en vue de le compléter si nécessaire, et/ou à formuler des recommandations, afin de s’assurer qu’il s’agit d’un document consensuel ».
Pour sa part, M. Richard Dacosta, chargé de programme à la Convention d’Abidjan, a souligné : « Nous sommes tous d’accord pour dire que sans conservation et préservation de nos ressources, il ne peut y avoir de développement économique viable. Toutes nos économies nationales sont basées sur l’exploitation des ressources naturelles. Nous avons donc besoin d’un changement de paradigme. Nous devons changer nos modes de consommation et mettre l’accent sur la durabilité de nos actions et de nos investissements ».
Comme l’a également noté M. Dacosta, le processus d’élaboration du REEM ivoirien a coïncidé avec l’identification récente et réussie d’une nouvelle zone marine d’importance écologique ou biologique (ZIEB) à l’embouchure de la lagune d’Aby, et avec les efforts en cours assurant la formation d’experts en Côte d’Ivoire à l’appropriation de l’approche méthodologique de conduite de la planification spatiale marine (PSM).
La complémentarité de ces trois outils – l’identification des ZIEB, le REEM et le processus PSM, autour duquel le projet MAMI WATA développe les capacités le long de la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest depuis 2016, est cruciale pour la gestion intégrée des océans (IOM), comme l’a souligné Mme Jeanne N’Tain, point focal de la Convention sur la diversité biologique (CBD) lors de l’atelier de validation.
À la question de savoir à qui le REEM profiterait le plus, le professeur Bernard Ossey Yapo, directeur adjoint du Laboratoire central de l’environnement (qui fait partie du CIAPOL), a souligné l’importance d’écosystèmes marins sains non seulement pour les communautés côtières de la Côte d’Ivoire et la population de l’intérieur du pays, mais également pour les pays voisins tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui dépendent des exportations de ressources halieutiques de la Côte d’Ivoire pour une partie de leur sécurité alimentaire.
À l’issue de sa validation, le REEM sera diffusé auprès des parties prenantes concernées, dont les moyens de subsistance et les activités se déroulent dans l’environnement marin et côtier. Le document est en outre destiné à guider le processus de PSM, notamment en ce qui concerne la création d’une nouvelle AMP transfrontalière entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, pour laquelle des discussions préliminaires ont eu lieu plus tôt cette année.
Louis PILLE-SCHNEIDER
Image: Projet GIAMAA