La Côte d’Ivoire a lancé son projet pilote portant sur la Ggestion Iintégrée de l’Aire Marine et côtière d’Abidjan à Assinie (GIAMAA).
Le 2 mai 2019, le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), sous tutelle du Ministère Ivoirien de l’Environnement et du Développement Durable, a lancé le projet GIAMAA à Grand Bassam.
Située en Afrique de l’Ouest en zone intertropicale au bord du Golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire s’ouvre sur l’Océan Atlantique sur une superficie de 250 000 km² d’eaux marines avec une zone côtière qui s’étend sur une superficie de 32 960 Km2. 90% des industries sont implantées dans la zone sud du pays, de même que les ports d’Abidjan et de San PédroPedro qui soutiennent un intense trafic maritime de marchandises diverses et de produits pétroliers. Le littoral du paysage Abidjan-Assinie notamment est le lieu de nombreuses activités anthropiques menaçant les écosystèmes aquatiques – agriculture et déforestation, industries et pollutions, activités pétrolières, gazières et minières, pêche, tourisme, et activités portuaires.
Les écosystèmes aquatiques ivoiriens abritent de nombreuses espèces menacées comme des baleines, des et dauphins, des lamantins, ou encore des tortues marines. On peut trouver Ldes espèces semi-aquatiques et aquatiques sont inscrites dans de nombreux écosystèmes et habitats, dont les plus remarquables sont les embouchures des principaux cours d’eau, les lagunes, les mangroves, les zones humides, les habitats de sable sur le littoral, les rochers, le plateau continental, les habitats de sédiments, les eaux marines côtières, ou encore les habitats de végétaux marins. Les eaux marines côtières et marines du paysage Abidjan-Assinie sont pour cette raison incluses dans des Aires Mmarines d’Iimportance écologique et Bbiologique (AIEB) recoupant la route des sardines et des crevettes, l’aire marine des canyons et du trou sans fond d’Abidjan, l’aire marine de la zone de reproduction des thons et enfin l’aire marine d’Assinie. Cette riche diversité biologique marine constitue la base d’importantes activités économiques, notamment la pêche, dont lesavec une productions de poissons avoisinent totalisant 50 000 à 70 000 tonnes par an (toutes pêcheries confondues en mer). L’espace côtier et marin constitue ainsi un patrimoine naturel et économique extrêmement important pour le pays.
Malheureusement, il est avéré que si les tendances actuelles se poursuivent, la zone marine et côtière perdra son potentiel en raison des pressions humaines et des impacts croissants des changements climatiques qui conduisent au délitement des écosystèmes et à la perturbation des cycles biologiques et écologiques. Face à cette situation, les processus de planification existants sont encore trop parcellaires et ponctuels pour favoriser la gestion durable du paysage littoral et maritime d’Abidjan-Assinie, y compris et de sa diversité biologique. La gestion des zones marines et côtières (en particulier celle d’Abidjan à Assinie) constitue un défi pour la Côte d’Ivoire pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci figure la complexité de la gestion de différentes activités anthropiques de la zone déjà mentionnées à savoir : la pêche, le transport maritime, l’exploitation du pétrole, du gaz et des minéraux, le tourisme etc., qui se déroulent sur un espace présentant des ressources naturelles limitées et à préserver. De cette situation résultent des conflits fréquents et grandissants entre une multitude d’acteurs aux intérêts divergents.
Lancé le 2 mai 2019 à Grand Bassam, le projet GIAMAA vise ici à mettre en place un outil de planification spatiale opérationnel permettant d’organiser l’utilisation de l’espace marin et côtier de la zone, de préserver les écosystèmes d’importance écologique et biologique et de réduire les conflits d’usage tout en facilitant l’atteinte des objectifs socio-économiques convenus par les parties. Les résultats attendus dans le cadre du projet de gestion intégrée de l’aire marine et côtière d’Abidjan à Assinie sont les suivants : l’état des lieux (actuel et prévisionnel) du paysage côtier et terrestre/maritime sera réalisé ; un cadre juridique et institutionnel cohérent et favorable à la planification spatiale marine sera mis en place ; et le zonage des différentes activités de l’aire marine sera réalisé.
Le projet est financé par l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) du Ministère Fédéral Allemand de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sûreté Nucléaire (BMU), avec une contrepartie en nature assurée par le Gouvernement de la Côte d’Ivoire, et mis en œuvre par le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), avec le support technique de GRID-Arendal (Norvège) et du Secrétariat de la Convention d’Abidjan.
Louis PILLE-SCHNEIDER