COP12 de la Convention d’Abidjan
Du 27 au 31 mars 2017, la 12ème Conférence des Parties (COP) de la Convention d’Abidjan s’est tenue à Abidjan, Côte d’Ivoire.
La Convention, de sons nom complet « Convention d’Abidjan pour la coopération en matière de protection, de gestion et de mise en valeur du milieu marin et côtier de la côte atlantique de la région de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud », couvre une zone géographique de 22 pays s’étendant de la Mauritanie à l’Afrique du Sud.
La Conférence des Parties (COP) est l’organe de décision suprême de la Convention, qui se réunit tous les 2 à 3 ans pour servir de forum aux Etats membres, en vue de faire avancer les décisions sur l’orientation stratégique de la Convention. La 12ème COP comprenait des contributions d’experts, des délégués nationaux présentant des initiatives nationales et un large éventail d’événements parallèles.
L’événement, en mettant particulièrement l’accent sur le thème des « Politiques de gestion intégrée des océans en Afrique », s’est avéré très pertinent pour le projet Mami Wata. Plusieurs exposés d’experts ont permis de mieux cerner les principaux aspects de la gestion et de la politique marine et côtière : la nécessité de prendre des mesures de sauvegarde tenant compte de conséquences négatives de décisions de gestion et de politique, la sensibilisation accrue au niveau ministériel, et la collaboration transfrontalière renforcée.
Les représentants d’Afrique du Sud et du Gabon ont présenté leurs expériences et les leçons tirées de leurs initiatives nationales, visant à mettre en œuvre des plans de développement durables et intégrés des ressources marines, à savoir respectivement l’Opération Phakisa et Gabon Bleu.
En guise de conclusion essentielle à cette COP, et compte tenu des ressources disponibles, les Parties ont demandé au Secrétariat de la Convention d’Abidjan de bien vouloir « organiser de larges consultations régionales afin de convenir d’une version finale de la politique de gestion intégrée des côtes et océans, qui sera présentée pour examen et adoption à la COP13 » (projet de décision – CP 12/ 7 : Politique de gestion intégrée des côtes et océans).
La 12ème COP de la Convention d’Abidjan a marqué la fin d’une période de revitalisation de la Convention. Au cours des 10 dernières années, le nombre d’États Parties a considérablement augmenté ; 19 des 22 États signataires de la zone de la Convention l’ont désormais ratifiée, et un certain nombre de partenariats productifs ont été établis.
La côte atlantique africaine, bien que riche en écosystèmes hautement productifs et en biodiversité, se trouve confrontée à d’importants problèmes environnementaux, notamment la pêche illégale, la pollution marine, l’érosion côtière et la dégradation des forêts de mangroves. Faire face à la complexité des menaces et des demandes qui pèsent sur l’océan et ses zones côtières, nécessite une action collective et des réponses coordonnées de la part des pays limitrophes.
La Convention d’Abidjan – également connue sous le nom de Programme pour les Mers Régionales du PNUE pour l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud, et partenaire de mise en œuvre du projet Mami Wata – fournit une plate-forme régionale essentielle à l’intégration de ces questions environnementales à l’agenda comme base d’action.
« L’esprit de coopération entre les Parties et les Partenaires lors de la COP, était vraiment inspirant. Les participants n’ont cessé d’insister à la fois sur les opportunités de travailler dans le cadre d’une Convention, mais aussi sur la manière dont une gestion rigoureuse des océans pouvait soutenir le développement durable et une économie bleue. Notre projet commun Mami Wata sera à cet égard une contribution importante pour les années à venir ».
Christian Neumann
Chef du Projet Mami Wata et chef de Programme chez GRID-Arendal